Le haut potentiel intellectuel est l’un des termes utilisés couramment pour qualifier les personnes qu’on appelle aussi "surdouées", "précoces", "intellectuellement précoces" ou "à haut potentiel". Mais quels sont les critères pris en compte ? Le point maintenant.
Haut potentiel intellectuel : de quoi s'agit-il ?
Le terme de haut potentiel intellectuel :
- correspond à une convention intellectuelle sur le QI (quotient intellectuel) qui est généralement qualifié de « haut » quand il dépasse 130 sur l’échelle de Wechsler ;
- est utilisé dans le langage courant comme synonyme de surdoué, précoce, etc.
On utilise aussi le terme « HP » qui signifie « Haut Potentiel » (avec une ellipse du « i » pour intellectuel)
Remarque : statistiquement, le QI d’un individu à haut potentiel se situe au-dessus de 130, soit 2 écarts-types au-dessus de la moyenne sur l'échelle de Wechsler qui est l’échelle standard. Ce choix de 2 écarts-types, soit 30 points au-dessus de la moyenne, n’est pas le fruit du hasard : il correspond symétriquement au seuil reconnu de la déficience intellectuelle, qui est de 2 écarts-types au-dessous de la moyenne, soit un QI total ≤ à 70. Dans les 2 cas, cela représente 2,2 % de la population sur laquelle le test a été étalonné.
Termes utilisés pour qualifier le haut potentiel intellectuel
Différents termes sont utilisés :
- « Enfant intellectuellement précoce » (EIP) : terme choisi par l'Éducation nationale en France pour désigner les enfants surdoués, précoces, qui peuvent nécessiter une prise en charge particulière.
- « Très Haut Quotient Intellectuel » (THQI) : ce terme qualifie les personnes dont le Quotient Intellectuel dépasse 145. Le terme Très Haut Potentiel Intellectuel (THPI) signifie la même chose.
- « Zèbre » : la psychologue Jeanne Siaud-Facchin a proposé le terme de « zèbre » pour désigner les personnes à haut ou très haut QI, et pour se débarasser de l’idée d’une supériorité qui est parfois comprise à tort : une personne à haut potentiel intellectuel n’est pas supérieure, elle est juste différente.
Remarque : le terme « zèbre » a été largement repris et adapté par les internautes et toutes les personnes impliquées de près ou de loin dans des relations avec les enfants, adolescents et adultes précoces.
Un enfant à haut potentiel intellectuel est-il nécessairement plus intelligent ?
Voici ce que l'on peut constater :
- Les enfants qualifiés « à haut potentiel » ne sont pas forcément « en avance ».
- Ils ne sont pas forcément les premiers de la classe.
- Ils ne sont pas forcément performants à l'école.
- Leur avance ne sera pas rattrapée à terme par les autres enfants, car un enfant à haut potentiel intellectuel restera toute sa vie différent. Il deviendra un adulte à haut potentiel.
- La différence de pensée entre un enfant ou un adulte à haut potentiel intellectuel et quelqu’un à l’intelligence « normale » est d'ordre qualitatif plus que quantitatif.
Remarque : le terme « à haut potentiel intellectuel » est plus juste que « surdoué », car il s’agit bien d’un potentiel qui dont le développement n’est pas garanti ; il dépendra de ce qui en sera (ou non) fait pour et par l'enfant ou l'adolescent.
Difficultés des individus à haut potentiel intellectuel
Les individus à haut potentiel intellectuel, enfants ou adultes, sont hypersensibles, ont tendance à se poser plus de questions et ne sont pas forcément plus heureux que les autres. C'est même souvent l'inverse car ils se sentent souvent exclus (ils ne pensent pas comme les autres) et ont une telle vision de la complexité du monde qu'ils sont souvent plus angoissés que les autres.
Les enfants et les adultes à haut potentiel peuvent avoir des facilités dans certains domaines et des difficultés dans d’autres. Ils peuvent être en échec scolaire :
- parce que le système classique d’enseignement ne correspond pas à leur façon d’apprendre et d’aborder le monde ;
- parce qu’ils souffrent de troubles associés à leur haut potentiel, comme une hyperactivité, un Trouble Défici-taire de l'Attention (TDA), des troubles « Dys » comme ceux listés ci-après.
Attention : un enfant ou un adulte peuvent avoir un trouble "Dys" sans avoir un potentiel intellectuel supérieur à la normale !
Les troubles "Dys" sont :
- la dyslexie : trouble du langage écrit touchant les activités de lecture et d’écriture ;
- la dysorthographie : trouble spécifique de l’écriture se manifestant par des difficultés d’apprentissage de l'orthographe ;
- la dysgraphie : trouble spécifique de l'écriture qui se traduit par des lettres mal formées, des espaces non respectés, et des difficultés avec la syntaxe des phrases ;
- la dysphasie : trouble spécifique du développement du langage oral ;
- la dyspraxie, aussi appelée "TAC", pour Trouble de l'Acquisition de la coordination ;
- la dyscalculie : trouble spécifique dans la manipulation des chiffres et des nombres.
Pour en savoir plus :
- Faisons le point sur les troubles du langage chez l'enfant.
- Zoom sur les troubles de la parole, qui relèvent de l'orthophoniste.
- Voyons aussi plus précisément ce qu'est la dysphasie.