Passage anticipé

Sommaire

Enseignante au travail 123RF / Wavebreak Media Ltd

Faire sauter une classe à son enfant est une décision importante, qu’il ne faut pas prendre à la légère. Même si cette pratique est de moins en moins fréquente, il s'agit toujours d'une solution adaptée aux élèves ayant un niveau scolaire au-dessus de la moyenne, ceux que l’on appelle « enfants intellectuellement précoces » (EIP). Faisons le point.

Faire sauter une classe à son enfant : à quoi ça sert ?

Sauter une classe, c'est faire passer un enfant directement dans la classe supérieure à celle à laquelle son âge le destine (par exemple en CE2 au lieu du CE1).

Permettre un passage anticipé à un enfant a plusieurs raisons :

  • Éviter l’ennui : un enfant qui s’ennuie est un enfant qui ne veut plus apprendre et qui peut développer un comportement perturbateur dans certains cas.
  • Avoir le sens de l’effort (c’est-à-dire apprendre à apprendre) : les enfants intellectuellement précoces (EIP) ont la particularité de n’avoir jamais rencontré de difficulté à apprendre. Or, en passant dans la classe supérieure, ils vont enfin pouvoir développer le sens de l’effort. Cela leur permettra de ne pas se sentir démunis et bloqués en cas d’obstacle plus tard dans leur scolarité ou dans leur vie d’adulte.
  • Adapter les besoins de l’enfant à ses compétences : un enfant dont le raisonnement est celui d’un enfant plus âgé se sentira plus à l’aise avec ces derniers. Cela diminuera le décalage et favorisera la socialisation.

Bon à savoir : désormais, pour désigner le fait de sauter une classe, on parle de « passage anticipé », d’« accélération du cursus scolaire » ou de « raccourcissement de la durée du cycle ».

Conseils pour aider son enfant à sauter une classe

Il existe deux conditions pour qu'un passage anticipé se passe bien :

  1. Il faut que l’enfant ait envie d’effectuer ce passage. Aidez-le à formuler son envie ou non de passer dans la classe supérieure. La peur de quitter ses amis, de ne pas y arriver, de perdre ses repères peut le conduire à ne pas être prêt.
  2. Il faut que les adultes qui l’entourent soient d’accord avec cette idée. Les parents et les enseignants doivent être en accord et en avoir discuté ensemble. Attention à ne pas tomber dans les travers tels que le manque de maturité ou la peur de l’échec.

Pour que cela se passe dans les meilleures conditions, un passage progressif sera la solution la plus adaptée.

  • Les enseignants avec des classes à double niveau le feront naturellement en proposant à l’enfant de suivre quelques apprentissages du niveau supérieur.
  • Les écoles avec des classes à simple niveau pourront proposer des « stages » dans la classe supérieure de plus en plus rapprochés et dans de plus en plus de disciplines jusqu’à atteindre un passage complet.

Sauter une classe : est-ce le bon choix ?

On n’en est jamais vraiment sûr. Mais il est possible de se conforter dans ses choix en consultant un spécialiste qui fera faire des tests à votre enfant afin de s’assurer qu'il s'agit d'un enfant à haut potentiel.

  • Il effectuera un test de quotient intellectuel QI pour vérifier que votre enfant a bien des compétences supérieures à la moyenne.
  • Le test de personnalité permettra de vérifier que votre enfant est prêt à surmonter ce changement : s’adapter, trouver de nouveaux copains, etc.

À quel moment faut-il effectuer le saut de classe ? Là encore, il faut s’adapter à l’enfant lui-même. La bonne réponse est quand tout le monde est prêt : enfant, parents, enseignants. Cela évite que le passage provoque des désaccords entre famille et école, et permet le mieux-être de l’enfant.

Saut de classe : que faire en cas de refus de l’équipe enseignante ?

Deux cas se présentent :

  1. Votre enfant n’a pas les compétences pour cela : il s’ennuie toujours mais les tests montrent qu’il n’est pas prêt pour le saut de classe. Proposez-lui de faire des activités en dehors de l’école qui le stimulent intellectuellement.
  2. Votre enfant a les compétences : l’équipe ne veut pas opérer le changement de classe malgré le fait que tous les éléments en sa faveur sont réunis. Dans ce cas, vous pouvez faire appel à l’inspecteur de l’Éducation nationale rattaché à l’école de votre enfant pour essayer de désamorcer la situation.

Ces pros peuvent vous aider